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Les acteurs

Colonel Francois-Marie Gougeon - Commander c’est donner du sens

Rentré à St Cyr en 1988 dont il sortira en 1991, il choisit les Troupes de Marine et suit une spécialité « Blindés » à Saumur en 1992, puis prend la direction de Vannes où il va rester jusqu’en 1995, comme chef de peloton blindés.

De 1995 à 1997, il est à Djibouti au 5e Régiment inter-armés d’Outre-Mer avant de passer déjà par Angoulême où de 1998 à 2000, il commande le 1er escadron du 1er RIMA. Besançon, puis Paris seront ensuite ses affectations avant de partir pour une période de 4 ans aux Etats-Unis.

Une première année à l’Ecole de Guerre du Marine Corps à Quantico dans le cadre d’échanges sera suivie de 3 ans à Norfolk en Virginie où il rejoint le Commandement allié pour la transformation de l’OTAN, état-major stratégique de l’Alliance atlantique, au moment où la France prenait la décision de retrouver une pleine participation aux structures militaires de celle-ci. « Une expérience exceptionnelle » dit-il « d’une part parce qu’il n’y a que quelques stagiaires par an qui sont retenus et d’autre part parce que cela m’a permis de découvrir 3 univers : le corps des Marines, dont les effectifs sont supérieurs à ceux de toute l’armée de terre française, le monde de l’OTAN au travers des alliances multinationales, de leur fonctionnement et la prise de décision sur un plan stratégique et enfin les Etats-Unis à une époque où ils se considéraient en guerre, avec en prime la chance d’être présent lors des deux élections présidentielles. »

Il aura ainsi la chance pendant 2 ans d’être l’assistant militaire d’un général américain, à la fois « Commandeur suprême allié pour la transformation » de l’OTAN et chef d’un autre commandement stratégique des armées américaines, US Joint Force Command, et d’assister à des négociations où les influences, extrêmement complexes, évoluent en fonction des politiques mondiales.

De retour en France, il sert pendant 3 ans au cabinet du chef d’état-major des armées, la première année comme conseiller communication adjoint, puis comme chef de cabinet adjoint auprès de l’amiral Edouard Guillaud, avant d’arriver en Charente en juillet 2011.
« C’est un honneur » poursuit-il de commander le 1er RIMa. Régiment d’élite, force d’actions rapides engagée sur la totalité des fronts, il fait partie des unités de l’Armée de Terre où les gens se battent pour y venir. »

Régiment opérationnel, le 1er RIMA a un taux de projection de l’ordre de 50 % par an hors de la métropole. En 2011, sitôt un escadron rentré d’Afghanistan, 2 sont partis à Djibouti et un à Mayotte et en 2012, sur 5 escadrons, trois vont partir cette année à Djibouti, au Kosovo, en Afghanistan, en Guadeloupe, voire sur d’autres théâtres d’intervention.

780 personnes dont la pyramide se compose de 41 officiers, 184 sous- officiers et 555 militaires de rang, c’est l’effectif direct du 1er RIMA qui fait vivre, au final, 1300 personnes. Et si le flux entrant représente une centaine de nouvelles recrues par an, il est important de souligner que les 3/4 du flux de reconversion annuel, soit près de 45 personnes restent en Charente.

Le processus de reconversion, qui permet aux militaires quittant le service actif de bénéficier d’un accompagnement dans sa recherche d’emploi comme de formations professionnelles,a d’ailleurs fait récemment l’objet d’une évolution profonde dans le cadre de la transformation des armées et du Ministère de la Défense, et relève désormais de la « base de défense » nouvellement créée à Angoulême. « Il ne s’agit pas d’une nouvelle unité opérationnelle, souligne François- Marie GOUGEON, mais d’une circonscription géographique de soutien permettant la mutualisation, entre organismes du ministère, de leurs moyens d’administration et de soutien pour gagner des effectifs (alimentation, hébergement, habillement, couchage, ressources humaines, réseaux numériques...). L’agence chargée de la reconversion est donc désormais placée sous l’autorité du Colonel Christian TOURAILLES qui commande la base de défense. »

Le colonel GOUGEON insiste sur le rôle d’ascenseur social de l’armée, qui est une vraie réalité et qui a une raison opérationnelle. La légitimité poursuit-il se bâtit en passant les différents grades. Le commandement confié à chacun repose autant sur les compétences que sur l’expérience acquise. Le 2e intérêt, c’est que pour apprendre à commander, il faut d’abord avoir appris à obéir, ce qui introduit des relations de confiance et de loyauté.

Cohésion, identité, goût de la compétition et du succès collectif, sont des valeurs fondamentales que le colonel GOUGEON rencontre aujourd’hui chez les jeunes « marsouins » (nom traditionnel donné aux soldats de l’infanterie de marine) qui servent sous ses ordres.

Il sait déjà qu’il ne restera en Charente que 2 ans, « période courte », dit-il mais qui permet de s’investir pleinement et intensément et de concrétiser un certain nombre de projets, tout en bâtissant pour ses successeurs». Cela lui laissera-t-il le temps de faire de la voile avec ses enfants, il l’espère, car l’équilibre familial fait lui aussi partie de l’efficacité opérationnelle.