Site internet du quartier Victor Hugo Saint-Roch

Histoire

Le quartier Victor Hugo / Saint-Roch  : Une ville dans la ville

Du passé au présent

Bien que situé hors les murs d'Angoulême sous l'Ancien Régime, ce vaste espace bénéficiait des mêmes franchises que la vieille ville et dépendait de la paroisse Saint Martial. Constitué de petits hameaux, le quartier s'est développé tout d'abord autour de l'hôpital Saint Roch à partir du XVIIe siècle, dont il ne reste que la chapelle en face de l'entrée du lycée Marguerite de Valois.

Les constructions militaires du XIXe siècle ont donné au quartier un nouvel essor. De cette activité militaire découle un nouvel aménagement du quartier : de nombreuses rues sont percées tel le boulevard Liédot, boulevard Chabasse, boulevard de la République. Le célèbre marché implanté sur la place Victor Hugo accueillait précédemment diverses foires dont celle aux ânes. A partir de 1900, le quartier poursuit son développement et se dote d'un vaste stade, d'une église, de nouvelles écoles avant la réalisation du lycée Marguerite de Valois dans les années 1960.

Aujourd'hui, le quartier Victor Hugo allie le charme d'un quartier résidentiel à celui d'une petite ville marquée par de nombreux commerces de proximité, des écoles, des services (Poste...), de nouvelles constructions. Les nombreux atouts de ce quartier attirent une population plus jeune.

Florent Gaillard et Sylvie Blaise-Bossuet. Archives Municipales d’Angoulême. 


Le patrimoine

Le patrimoine du quartier est composé essentiellement d'architecture religieuse, militaire et civile. Ces éléments s'étendent du XVIIe siècle à aujourd'hui.

La Chapelle Saint-Roch

Il s'agit de la plus ancienne construction, seul témoignage de l'hôpital du même nom fondé en 1623. L'établissement accueillait les pestiférés. Deux cimetières entouraient l'hôpital. L'église est partiellement reconstruite en 1759. Jusqu'à la Révolution ce sont les Capucins qui desservaient la chapelle. L'ensemble est confisqué en 1792 et mis en vente en 1816. Après les démolitions du XIXe siècle, seul subsiste la chapelle qui fut attribuée à la paroisse Saint Martial en 1893.
Les deux fenêtres extérieures, encore existantes, permettaient aux lépreux de suivre les offices sans pénétrer dans la chapelle. Sur la façade sont présents une statue de Saint-Roch, des blasons et un cartouche portant la date de construction et le nom des bienfaiteurs. Cet édifice est aujourd'hui rattaché à la paroisse du Sacré Coeur.

La croix de rue

Située entre la rue de Bellegarde et le chemin de la Croix, seule la colonne est encore d'origine. Cette croix, qui fut déplacée, servait à marquer les limites des franchises de la Ville. Une tradition orale rappelle que les enfants abandonnés à la naissance y étaient déposés.

 
 

La prison

Longtemps implantée au Châtelet, actuel marché couvert, la prison d'Angoulême a été élevée entre 1855 et 1858 par l'architecte Brazier entre le boulevard Thiers et la rue Saint-Roch.

L’église du Sacré Coeur

Cet édifice a été commencé en 1929 sur les plans de l'architecte Louis Martin à l'instigation de Paul Sévenet, président fondateur de la société civile catholique de la Bussatte . Elle s'inspire de l'église de Saint Pierre de Montrouge à Paris. Seul le choeur fut élevé, en pierre. L'église ne sera achevée qu'en 1957 par la construction de la nef, de la façade et du clocher, en béton, sur les plans de l'architecte Pierre Laliard. En 1966, un grand vitrail abstrait a été réalisé dans la nef par le maître-verrier Gérard Lardeur. L'achèvement de l'église a aussi été possible grâce au Père Gaury.

L’architecture du quartier

Le quartier abrite des constructions privées de différentes époques. Parmi les plus anciennes, le logis des Blanchettes (XVIIIe), rue de Périgueux, et de nombreuses maisons dans l'ancien quartier Saint-Roch. L'essentiel de l'habitat est constitué de maisons individuelles avec jardins. Ces bâtiments datent de la fin du XIXe jusqu'aux années 1930. Les deux immeubles de style Art Déco et réalisés par l'architecte Baleix, boulevard Chabasse et rue abbé Rousselot sont particulièrement remarquables.

Plusieurs établissements scolaires à l'architecture soignée furent élevés telle l'école Victor Hugo au début du XXe siècle, oeuvre de l'architecte Albert Cochot. Dans les années 1960, l'immense lycée Marguerite de Valois fut construit à proximité de la chapelle Saint-Roch.

 

Le quartier invite à la promenade en suivant les boulevards Thiers, Denfert Rochereau ainsi que les rampes surplombant le boulevard de la République.

Insolites

Les carrières

Saviez-vous que le site du quartier Saint-Roch a servi de carrière comme en témoigne encore le nom de certaines rues telle l'impasse des carrières ou encore la rue des Pierrières à Bois Menu. La configuration de certains jardins très encaissés, faisant comme des trous, témoignent aussi de ce passé.

Le grenadier de la rue Monlogis

En partant de la place Victor Hugo, regardez sur votre droite, un grenadier de la garde en tenue de parade de l'époque napoléonienne, trône sur le toit de la maison. Il est en zinc martelé et mesure un mètre de haut. Sa présence signale la maison d'un vendeur d'hommes qui avait pour fonction de trouver un remplaçant à de riches conscrits. En effet, au XIXe siècle, le recrutement militaire se faisant par tirage au sort, les riches malchanceux avaient la possibilité, contre une somme d'argent, de se faire remplacer par un tiers.

Florent Gaillard et Sylvie Blaise-Bossuet. Archives Municipales d’Angoulême. 


La présence militaire

L'implantation des casernes boulevard Liédot à partir de 1875 a été déterminante pour le développement de l'autre partie de Victor Hugo. Les régiments qui y furent basés marquèrent le quartier qui vivra au rythme de la musique militaire et des manoeuvres sur le champ du même nom. Parmi ces unités citons le 107e régiment d'Infanterie, mais aussi le 307e durant la Grande Guerre, sans oublier le 21e d'Artillerie, le 502e régiment de chars de combat et aujourd'hui ler régiment d'Infanterie de Marine.

Depuis le milieu des années 1990, le CEDOCAR (Centre de Documentation de l'Armement) est hébergé dans une des casernes du boulevard Liédot. Il a pour mission de rechercher et de satisfaire les besoins de la délégation ministérielle pour l’armement, des états-majors, ainsi que des administrations et organismes gérés par le ministère des armées, en informations scientifiques, techniques, industrielles, économiques et financières de toute nature intéressant l’armement.

Le 1er RIMa stationné à Angoulême depuis 1984. Il est le plus ancien régiment des troupes de marine, riche de son passé prestigieux et de son expérience accumulée depuis deux siècles sur tous les continents. Sa vocation opérationnelle est tournée vers la projection d’urgence et l’engagement outre-mer.

Grande Guerre.

Août 1914, la première guerre mondiale est déclarée. Le 107e et le 307e d'Infanterie d'Angoulême partent au front et se battent en Picardie sous le commandement du colonel Gary.
Le 29 août dans le cadre des opérations de repli stratégique ordonnés par Joffre, de terribles affrontements ont eu lieu et les bataillons Charentais payeront un lourd tribu à Moislains. 465 charentais y perdront la vie.

Seconde Guerre Mondiale.

Le 6 juin 1944 les alliés débarquent en Normandie. Afin d'éviter la remontée des troupes allemandes sur le front, l'aviation britannique bombarde la gare d'Angoulême. Si le secteur de la gare est presque entièrement détruit, de nombreuses bombes perdues toucheront différents quartiers : la Grand Font, La Madeleine, L'Houmeau, Saint-Cybard et également Victor Hugo Saint- Roch. On décomptera 123 morts et 5000 sinistrés.

René Chabasse.

Ce jeune résistant, ancien élève du lycée d'Angoulême s'illustre des 1941 par des activités de résistance (passage de la ligne de démarcation, réception des armes parachutées). Il collecte des renseignements et en voulant prévenir des amis du danger qui les guette, il est arrêté face aux casernes par une sentinelle allemande et fusillé en voulant s'échapper à l'angle de la rue de Périgueux et du boulevard d'Orfont qui portera bientôt son nom.

Florent Gaillard et Sylvie Blaise-Bossuet. Archives Municipales d’Angoulême. 


Un marché et des commerces

L'attractivité du quartier Victor Hugo / Saint Roch tient largement au fait qu'on y retrouve tous les commerces et services d'une ville, tel un village dans la ville.

 

Le marché, crée sur la place Victor Hugo en 1896, d'abord hebdomadaire n'a cessé depuis de se développer pour devenir aujourd'hui quotidien. Très apprécié pour la qualité des produits proposés et par l'accueil des commerçants, ce lieu d'échange et de convivialité connaît l'affluence des angoumoisins et de nombreux charentais. Les commerçants sédentaires, très nombreux dans le quartier, et tout aussi appréciés, contribuent pareillement à la qualité de vie et à l'aura du quartier.

Florent Gaillard et Sylvie Blaise-Bossuet. Archives Municipales d’Angoulême. 


Victor Hugo et ses artistes

Le quartier a été le berceau et a abrité plusieurs artistes lyriques qui firent au XXe siècle de belles carrières.

Michel Roux

Né à Angoulême en 1924, cet ancien sportif de haut niveau devint chanteur d'opéra puis pensionnaire de l'opéra de Paris après trois premiers prix au conservatoire. Sa carrière de baryton le mena sur beaucoup de scènes internationales : Scala de Milan, Chicago, Berlin. Son rôle fétiche était le toréro Escamillo, dans Carmen. Après une brillante carrière, il décède en 1998. Un square de quartier porte son nom.

Robert Gouttebroze dit Coco

Né à Bar sur Aube en 1925, il s'installe à Angoulême très jeune et commence une carrière de journaliste à la Charente Libre avant de s'engager dans le lyrique. Ténor, il est engagé à l'opéra de Marseille puis à Bruxelles, enfin à l'Opéra de Paris. Ces interprétations nombreuses font de lui un excellent second rôle. A Angoulême, il crée la saison lyrique très active entre 1970 et 1990 et favorise la venue de grands noms de l'opéra et opérette. Décédé en 2003, un espace situé face à la place Victor Hugo porte aujourd'hui son nom.

 

Claude Bénard

Peintre et sculpteur né en 1926 à Cholet, installé depuis l'âge de deux ans à Angoulême. Il suit toute sa scolarité au lycée d'Angoulême avant de s'initier à la peinture aux Beaux-Arts de Paris auprès du portraitiste Fougerat et du graveur académicien Decaris. Sa carrière se déroule entièrement à Angoulême où il a aussi enseigné. Claude Bénard a organisé plus de 400 expositions personnelles à travers le monde et s'est fait apprécié par son style surréaliste, imaginaire, basé sur des personnages filiformes, costumés d'instruments de musique ou de végétaux. Cet artiste qui correspondait avec Matisse continue aujourd'hui à peindre, graver et sculpter au coeur du quartier.

Florent Gaillard et Sylvie Blaise-Bossuet. Archives Municipales d’Angoulême. 


Un quartier dynamique

 

Fort de ses nombreuses associations culturelles, sportives, de loisirs, religieuses... le quartier offre des activités pour toutes les générations telles les célèbres frairies. Le comité de quartier propose des animations régulières : conférences, sorties patrimoine, voyages, vide-grenier, brin d'aillet, repas de voisins... Il ne faut pas oublier le club des aînés qui participe à la lutte contre l'isolement des personnes âgées en leur proposant des rendez-vous et animations nombreuses.

Le quartier Victor Hugo / Saint Roch est riche de son histoire et de son patrimoine urbain et humain. Un quartier où il fait bon vivre !

Florent Gaillard et Sylvie Blaise-Bossuet. Archives Municipales d’Angoulême.

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nntr@sfr.fr lundi 15 avril 2019 08:00
Au rang des artistes lyriques, vous auriez pu ajouter Jacques TRIGEAU, baryton, né à Angoulême dans ce quartier le 1er Janvier 1945 et décédé le 19 Novembre 2018. Lui aussi a chanté sur les scènes internationales et plus particulièremen t en Italie. D'ailleurs si vous allez sur internet, vous aurez une idée de sa carrière.
nntr@sfr.fr lundi 15 avril 2019 08:00
Au rang des artistes lyriques, vous auriez pu ajouter Jacques TRIGEAU, baryton, né à Angoulême dans ce quartier le 1er Janvier 1945 et décédé le 19 Novembre 2018. Lui aussi a chanté sur les scènes internationales et plus particulièremen t en Italie. D'ailleurs si vous allez sur internet, vous aurez une idée de sa carrière.

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